la famille Ducommun
et le Domaine de la Prise-Ducommun
L’origine des Ducommun remonte aux Guerres de Religion déclenchées par Charles IX et Catherine de Médicis à Paris, le 24 août 1572, jour du massacre des protestants de la Saint-Barthélemy, prolongé pendant plusieurs jours dans la capitale, puis étendu à plus d'une vingtaine de villes de province durant les semaines suivantes. Les persécutions envers les protestants s’intensifièrent pour culminer au travers des dragonnades au moment de la Révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV, le 18 octobre 1685. La France connut durant ces sombres périodes un exode massif de protestants, que certains chiffrent à 200’000 pour la seule fin du XVIIe siècle. Ces huguenots se réfugièrent dans plusieurs pays du centre et du nord de l’Europe. En ce qui nous concerne, le refuge se trouva être dans les Montagnes Neuchâteloises, notamment au Locle et aux Ponts-de-Martel, car cette région avait adopté la Réformation qui avait commencé à se répandre au travers de l'Europe.
La famille des Ducommun se divise en plusieurs branches : les Ducommun-dit-Boudry, les Ducommun-dit-Verron et enfin la branche des Ducommun-dit-Liénard à laquelle appartient ma famille.
Au XVIII siècles, les Lettres de Bourgeoisie de Valangin furent accordées à mes aïeux, ce qui nous donne droit, selon les archives, à un stère de bois de feu par année … Je ne suis pas allé me présenter à l’administration de cette commune pour réclamer mon dû, mais je crois que je vais tenter ma chance ;-)
La première mention du Domaine de La Prise-Ducommun remonte à 1622. Une pierre gravée de cette date est toujours présente sur la façade de la maison actuelle.
Dans le canton de Neuchâtel se trouve une multitude de lieux-dits portant le nom de ”Prise” suivi d’un nom de famille. L’explication est que ces terres furent défrichées par les familles dont elles portent le nom, et donc ”prises” sur la forêt.
l’incendie de 1930 après 1930
Depuis cette époque, l’immeuble n’a cessé d’évoluer, de démolitions en agrandissements, ceci entrecoupé par un incendie en 1899 et un autre, intentionnel, qui ravagea l’immeuble en 1930, ne laissant que 4 murs fumants sur lesquels furent toutefois conservées les pierres datées en façade.
Entre 1899 et 1930, la maison, couverte alors d’un immense toit à la ”bernoise” dont subsistent encore de nos jours les corbeaux de granit qui soutenaient les liens de faîtage, abritait, en plus de l’exploitation agricole, une sorte de pension ou séjour d’été, où les habitants des Montagnes Neuchâteloises, riches industriels et horlogers, venaient se ressourcer et profiter d’un été plus clément, comme le font aujourd’hui nos compatriotes qui passent leurs vacances à la mer ou sous les tropiques. Pour l’anecdote, La Prise-Ducommun fut une des premières maisons du canton de Neuchâtel à posséder une ligne de téléphone, avec pour numéro le 144, aujourd’hui celui des urgences médicales ! Des cartes postales furent imprimées à cette époque et vendues aux hôtes qui les envoyaient comme souvenir à leurs connaissances, comme cela se faisait jadis.
Suite à l’incendie de 1930, l’intérieur de l’immeuble ayant été rasé, mon grand-père, André Ducommun (1884-1968), fils de Philippe (1843-1919), fils de David-François (1808-1897), construisit, en lieu et place des chambres individuelles de la pension, 5 appartements qui eux aussi servirent de lieu de villégiature aux ”gens du Haut”.
Mon père, John-André Ducommun (1912-2000), apporta en 1967 quelque confort à ces logements modestes en ajoutant des salles de bain et le chauffage.
J’ai moi-même entièrement rénové ces appartements depuis l’an 2000 dans un style contemporain, leur conférant ainsi le standing que l’on attend de nos jours, afin de les louer comme résidence principale à des personnes recherchant confort, tranquillité et nature à proximité de la ville et des axes de communication.
© Pierre Ducommun, La Prise-Ducommun, le 19.07.2016
les aïeux
plan du Domaine de La Prise-Ducommun en 1873